Va, vis...et deviens ! (= le chemin chrétien)

VA, VIS, DEVIENS, ET CHOISIS !
Le passage d’une classe à une autre chez l’enfant est un événement important. Il marque pour lui le fait de grandir, d’avancer dans ses études. Il en est fier, à juste titre, et peut-être parfois un peu intimidé. Progressivement, il prend confiance en lui-même.

Cette croissance sera aussi marquée par de petits passages, dans l’apprentissage du vivre ensemble, dans l’acquisition de nouvelles capacités, et dans ses choix personnels qui, certains, deviendront des choix de vie. Pour cela, l’enfant va avoir besoin de repères, de personnes autour de lui pour l’aider à réaliser ses passages…

Il en va de même dans ce qu’on peut appeler l’éveil à la foi, ou le devenir-chrétien : on franchit des étapes qui sont autant de « passages », non pas de manière discontinue mais comme sur une ligne de vie, un chemin de croissance. Ainsi par exemple, le baptême, la 1ère communion, la confirmation ne doivent pas être compris comme des événements ponctuels et sans lendemain (comme c’est malheusement souvent le cas), mais comme des « balises » et des « sources » sur un chemin ininterrompu où se construit le chrétien.
C’est le chemin du disciple. On l’avait un peu oublié, au bout de plusieurs siècles de « civilisation chrétienne »… On était catholique « de naissance », non tant par choix personnel que par le fait d’être né dans une famille chrétienne, à l’intérieur d’une société marquée par le christianisme et soumise en partie à l’Eglise dans son fonctionnement. Ces temps sont finis. Il n’y a pas lieu de les regretter. Un nouveau visage du christianisme émerge, plus conforme peut-être à celui des premiers siècles et plus évangélique. De plus en plus se vérifie l’ancien adage de Tertullien (3ème siècle) : « On ne naît pas chrétien, on le devient. »
Cependant, beaucoup de gens continuent de penser qu’il suffit d’avoir reçu un peu d’eau sur la tête quand on était bébé ou d’être inscrit dans un registre, pour être chrétien à leur tour. D’autres se rassurent en portant une croix à leur cou ou en plaçant un crucifix au-dessus de leur porte d’entrée… Sans compter ceux qui se tranquillisent en allant à l’église, au moins une fois… par an !
Lorsque je lis la bible, je vois tout d’abord qu’elle n’utilise que trois fois le mot « chrétien ». Elle préfère de loin le mot « disciple ». Or, le mot disciple implique choix, apprentissage, attachement… Il s’agit de suivre le Christ, de vivre avec lui.
Devenir chrétien est donc nécessairement un choix personnel et même un engagement que personne ne peut prendre à notre place. Les cérémonies religieuses ne se substitueront jamais à une décision que nous sommes seuls à pouvoir prendre. La bible montre que les apôtres du Christ ont sans cesse lancé un appel à décider, à choisir de croire, c’est-à-dire à faire confiance totalement à Jésus. Nous ne pouvons vivre cette grande étape qu’avec notre personne toute entière : intelligence, sentiments, émotions, volonté.

Il y a donc une part d’information à recevoir. Ce sont les témoignages des croyants qui nous ont précédés et qui ont fait l’expérience de Jésus Christ, qui ont recueilli son message et l’ont mis par écrit dans les évangiles. Les convertis des premiers siècles chrétiens recevaient cet enseignement au cours d’un temps d’initiation plus ou moins long appelé « catéchuménat » et qui devait déboucher sur le baptême. Dans cet enseignement, les candidats apprenaient les choses essentielles sur Dieu, Jésus-Christ, Dieu fait homme, le pourquoi de sa mort, la bonne nouvelle de sa résurrection… Les « catéchumènes » étaient ensuite baptisés dans la nuit de Pâques au terme du carême qui était vécu comme un temps de mise à l’épreuve.
Aujourd’hui, des enfants, mais aussi des jeunes et des adultes recoivent cette formation dans des équipes de catéchèse ou de cheminement catéchuménal, en fonction de leur âge et de leur évolution personnelle… Le cours de religion dans l’enseignement libre ou officiel apporte aussi les bases indispensables.
 chemin KT
D’autre part, devenir chrétien fait également appel à nos émotions. « C’est le cœur qui sent Dieu », disait le grand savant chrétien Blaise Pascal. Il savait de quoi il parlait, lui qui a vécu une véritable « nuit de feu » qu’il a résumée par ces mots inscrits dans la doublure de son vêtement pour les avoir toujours avec lui : « Joie, joie, joie, pleurs de joie ». Ce 23 novembre 1654, il avait rencontré Dieu.
Suffit-il pour autant de vivre des émotions religieuses pour être chrétien ? De belles communions, des cérémonies émouvantes ? Non, car la volonté doit aussi entrer en action. Il y a un choix à faire. Devenir chrétien, c’est en effet dire oui à Jésus Christ. Il n’y a pas de décision plus importante qu’un homme puisse prendre. En effet, elle ne concerne pas seulement notre vie sur terre mais également notre éternité.
Pour illustrer ce moment, les évangiles utilisent d’autres mots : « conversion », « nouvelle naissance », « prendre sa croix »
Devenir chrétien, c’est chercher à ressembler à Jésus. à aimer comme il aime, à penser comme il pense, à se laisser guider par son Esprit. Cela implique de conformer toute notre vie à ce qu’il enseigne et à sa vie. De là, non pas de simples « valeurs », découle le comportement moral du chrétien.

Choisir le Christ, lui demander d’être le Sauveur de nos vies et d’en devenir le Maître, c’est le chemin du disciple ; c’est aussi celui qui conduit au vrai bonheur, celui que Jésus propose dans ses « Béatitudes » (Mt 5,1-12).

Au seuil de cette année scolaire, la question se pose peut-être : Pouvons-nous imposer ce choix à nos enfants qui n’ont pas encore atteint le stade de décider par eux-même ce qui est bon ?

Faux débat, car le choix de devenir chrétien n’est pas une décision qu’on prend en une fois (sauf exception!), mais qui mûrit lentement au fur et à mesure que grandit la foi de l’enfant et sa capacité de discernement. Petit à petit, il choisira lui-même d’assumer ou non le chemin sur lequel l’ont guidé ses parents… en connaissance de cause, car au fil de ses expériences il en aura vérifié la valeur.

Je ne dirais donc pas imposer, mais proposer, en se mettant soi-même sur le chemin du disciple – car un choix que l’on n’a pas fait pour soi-même, on ne peut évidemment pas le proposer à un enfant qui a tôt fait de comprendre si cet engagement est sérieux pour son papa ou sa maman. De plus, on ne peut pas laisser l’enfant à lui-même : il faut l’accompagner concrètement dans ce cheminement qui va prendre plusieurs années… toute son enfance, et même l’adolescence.

Cela mérite qu’on y réfléchisse :

  • Si vous demandez pour votre enfant le baptême, êtes-vous prêt à l’aider dans son éveil à la foi, avec l’aide de la communauté chrétienne ?

  • Etes-vous conscients que vous initiez avec lui un chemin qui durera des années, au moins jusqu’à sa confirmation ?

  • Si vous lui proposez la communion ou la confirmation, êtes-vous d’accord de l’accompagner avec l’aide des prêtres et des catéchistes pour participer avec lui à la vie de la communauté célébrante et témoignante (cela veut dire, au moins à la messe, et apporter son aide à la catéchèse selon ses moyens) ?

  • Allez-vous inscrire votre enfant au cours de religion catholique ?

  • Voudriez-vous approfondir votre foi avec nous ?
 
En complément de cette réflexion, voici le «CHEMIN DU DISCIPLE» proposé dans certaines unités pastorales (Waimes) : il n'est pas entièrement appliqué chez nous, mais cela donne une certaine idée de la continuité de ce cheminement...

 
1ère étape : la demande de Baptême et l’accueil dans la communauté
Geste : la signation

2ème étape : la préparation au Baptême
une réunion pour les parents si c’est un bébé ; une préparation
de quelques mois si c’est un enfant en âge de scolarité, dans ce
cas, le geste : remise du bâton de disciple à l’enfant

3ème étape : le Baptême
Geste : l’eau – le Saint-Chrême – le vêtement blanc – la lumière

4ème étape : l’entrée en maternelle (+3 ans)
Geste : image de Marie à la messe de l’Avent
/ livre de prière pour les parents

5ème étape : l’entrée en primaire (6 ans)
Geste : remise de la croix à la messe de la Rentrée

6ème étape : l’entrée en Communion (7 ans)
Geste : main sur l’autel lors de l’accueil à l’église (en nov.)
/ bougie à la messe de la Chandeleur (+ 2 fév.)

7ème étape : le premier Pardon et la première Communion (8 ans)
Geste : remise de l’aube blanche de communiant (cél. du Pardon)
/ le Pain de Vie et la Croix de communion (Communion)

8ème étape : la Parole de Dieu et l’acolytat (8-10 ans) / CATECHESE DU DIMANCHE
Geste : remise du Nouveau Testament à la messe du Carême
/ aube et badge d’acolyte

9ème étape : la préparation à la Confirmation (11-12 ans)
Geste : confection de l’étole et profession de foi
à la veillée pascale
/ remise du foulard rouge à la retraite de confirmation

10ème étape : la Confirmation (12 ans)
Geste : l’imposition des mains et l’onction du Saint-Chrême par
l’évêque
ET LA SUITE… (postcatéchèse d’ados)